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Le pari solaire du Chili

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Grâce à des conditions climatiques favorables et une politique d’investissements le Chili est parvenu à devenir un pays-pionnier sur le continent sud-américain en matière l‘énergie solaire. En l’espace de quelques années, des dizaines de fermes photovoltaïques ont ainsi vu le jour dans le désert d’Atacama. Reste à déterminer quelle place le Chili comptera intégrer cette nouvelle énergie dans son mix énergétique.

Désert d’Atacama au nord du Chili

Comparé à ses voisins sud-américains le Chili souffre d’un déficit en ressources énergétiques, ce qui a incité le gouvernement à investir massivement dans ce secteur. Il peut se prévaloir d’une aménité naturelle : les conditions climatiques exceptionnelles dans le désert d’Atacama, favorisant la production d’électricité à partir de l’énergie solaire. De plus, le pays est un gros producteur de lithium, qui sert à la construction des panneaux solaires. En quatre ans, la capacité de production à partir du photovoltaïque a quadrulé, avec la création d’une trentaine de fermes et de nombreuses autres en construction. En outre, le métro de la capitale Santiago fonctionnera en majoritairement à partir d’électricité issue de l’énergie solaire dès 2018.

L’ensoleillement est presque constant dans le désert d’Atacama – le plus aride au monde – et le niveau de radiation solaire est extrême, ce qui attire la convoitise de nombreuses firmes internationales. EDF y a récemment implanté sa plus grande ferme photovoltaïque (Boléro) : 475.000 panneaux solaires pour une puissance de 146.000 MW. L’afflux de tels groupes à la suite d’appels d’offres lancés par le gouvernement a fait chuter le prix du Megawatt-heure (MWh) à 40$. Ces bas-coût bénéficient tout particulièrement à l’industrie minière qui est concentrée dans cette région et dont dépend grandement l’économie du Chili puisque le pays est le premier producteur mondial de cuivre.

Le succès de cette politique en faveur de l’énergie solaire au nord du Chili est tel que des périodes de surproduction ont amené certaines entreprises distribuer leur l’électricité à des prix dérisoires : en 2016, certaines villes ont ainsi pu bénéficier d’une électricité gratuite pendant plusieurs mois ! Plusieurs éléments expliquent ce phénomène : des capacités de stockage suffisantes et un réseau électrique national insuffisamment connecté pour compenser les excédents en les transférant vers une autre région.

Le manque de planification dans cette transition énergétique pourrait s’avérer problématique à l’avenir. En effet, l’ouverture quasi-simultanée des fermes a fourni un excès d’offre, et de nombreux promoteurs ne trouvent actuellement plus de financement, par manque de rentabilité. Enfin, le nord du pays est peu peuplé, hormis quelques pôles urbains situés sur la côte, comme Arica, Iquique ou Antofagasta : l’offre d’électricité produite par les fermes photovoltaïques y est donc largement supérieure à la demande.

Malgré ces difficultés – avant tout liées au sous-développement du réseau électrique initial – le Chili semble donc s’être engagé de façon résolue dans le domaine des énergies renouvelables. Le Ministère de l’Énergie table ainsi sur une part de 25% de celles-ci dans le mix énergétique du pays pour 2025 et vise les 70% à l’horizon 2050. L’enjeu sera de savoir les autres pays sud-américains, dont certains sont en proie à des difficultés économiques majeures, lui emboîteront le pas.

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Lucas MAUBERT

Doctorant en Histoire à l'Université de Tarapacá (Chili). Diplômé de l'IEP de Rennes et de l'Université Rennes 2. Rédacteur pour Les Yeux du Monde depuis 2016.

2 réflexions sur “Le pari solaire du Chili

  • Bakri

    Pas très pertinente comme analyse, de grans approximatifs on sent bien les enseignements mainstream qui sont au coeur de ses nombreux articles.

    Le chili a l’electricite parmis les plus chere d’amerique latine, pas de politiques environnementales notamment dans le nord du pays.

    Revisez vos sources serait un bon conseil.

    Répondre
    • Lucas MAUBERT

      Cher Bakri, le fait que le coût de l’électricité soit élevé au Chili n’est pas l’objet de cet article, qui vise à montrer l’irruption du solaire dans le mix énergétique chilien. D’ailleurs, pour vivre dans le Nord du pays, je peux vous dire que le problème de la gestion de l’eau est également particulièrement problématique. La question de l’ultra-libéralisme économique chilien, a pu être traitée dans d’autres articles de notre site (et d’autres), je vous invite à y jeter un oeil.

      Cordialement.

      Répondre

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